Confronté à d’inquiétantes mutineries dans l’armée, le président ivoirien Alassane Ouattara a procédé à une série de nominations à la tête des différents corps militaires du pays. La part belle est faite aux anciens rebelles des Forces Nouvelles à l’origine des mouvements d’humeur qui ont éclaté en début d’année dans la ville de Bouaké avant de s’étendre au reste du pays. Parmi les promus, deux grandes figures de la rébellion qui ont porté l’actuel président au pouvoir : Issiaka Ouattara dit « Wattao » est nommé commandant de la garde républicaine après en avoir été le commandant adjoint. Ousmane Cherif, jusqu’alors commandant en second du groupement de la sécurité présidentielle prend le commandement du 1er bataillon de commando parachutistes.
Grandes figures des Forces Nouvelles (FN), ces deux proches du président ont contrôlé pendant près d’une décennie, sous la direction de l’actuel président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, le Centre, le Nord et l’Ouest du pays. Reconnaissance oblige, une fois Ouattara installé au pouvoir, tous deux se sont considérablement enrichis.
Frustrés de ces promotions qui s’ajoutent aux primes déjà versés aux mutins afin d’acheter la paix sociale, les militaires de l’armée régulière ont lancé hier, un ultimatum au chef de l’Etat pour le versement d’une prime de 12 millions de CFA. Date butoir : le 30 janvier.
Alors que la situation s’est durcie samedi 7 janvier dans la capitale ivoirienne Abidjan gagnée par les mouvements d’humeur de militaires mutins, la première dame Dominique Ouattarra critiquée pour son implication dans plusieurs secteurs économiques du pays a préféré se retirer quelques jours en France en attendant un retour au calme.
En pleine période de troubles causés par des mutineries au sein des forces de l’ordre et une grève des fonctionnaires, la chancelière Henriette Diabaté et le ministre du Commerce, Souleymane Diarrassouba ont remis, le 20 janvier, des médailles de l’Ordre national et de l’Ordre du Mérite ivoirien à une centaine de personnalités ivoiriennes dont plusieurs barons de la politique et de l’administration nationale. Un geste bien maladroit au moment où la crédibilité des autorités ivoiriennes et des institutions de l’Etat se trouve largement entamée par les remous qui agitent le pays.